Contre la linéarité

“Un diplôme universitaire, ça ouvre plein de portes !”. Des portes d’opportunités professionnelles, des portes de réflexions intellectuelles, des portes de relations humaines riches, et j’en passe. Cette phrase, à l’approche de la maturité, on l’entend très (trop ?) souvent.

Puis, on franchit la porte du monde professionnel. Et là, la fracture est violente. “Votre CV indique un trou de 3 semaines, pourriez-vous m’expliquer ?”. Bienvenue dans l’ère des vies continues, linéaires et monotones croissantes.

Parce qu’en absorbant, et donc créant, des créatures standardisées, le risque des entreprises diminue. Mieux vaut vérifier la gueule du chat dans le sac, qu’il ait bien 4 pattes et une queue. Quitte à ce qu’on sache pas trop le reconnaitre des autres.

Récemment, on m’a dit que mon salaire serait calculé sur base “des années d’expérience relevantes pour le job”. J’ai fui. Comme si nous étions fait de blocs Lego séparables, et pas d’un tout indissociable, riche de son passé et son avenir. Comme s’il fallait construire une équipe de processeurs, plutôt qu’une collection d’individus, au tout clairement supérieur à la somme des parties.

La prévisibilité est rassurante. Mais elle est aussi tueuse de créativité, d’innovation, de folie, de bonheur. Alors repensons le développement humain, en lui laissant libre cours. Laissons les gens oser, chercher, dévier, créer. Pour une humanité plus joyeuse, et au final, certainement plus innovante.

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