Dicter le temps

Une des meilleures manières de reconnaitre un cuisinier novice, c’est la panique dans l’exécution, ou, plus précisément, l’impression de le voir courir derrière le temps. Je crois que c’est un des effets majeurs de l’expérience, celui de “ralentir” le passage du temps. D’aborder le temps qui passe avec sérénité, comme si l’expérience nous transformait en chef d’orchestre temporel.

C’est ça qui permet au cuisinier expérimenté de se concentrer sur les associations sans rien brûler, au musicien d’improviser sans perdre le rythme, au footballeur de trouver les espaces sans perdre le ballon.

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